Présentations dans les ateliers E :
Atelier E1 – Changement climatique
Président(e) : Annabelle LARMURE, AgroSup
Jérémie JOST*, Rémi COUVET, Marie-Gabrielle GARNIER, …, Marie LECARME. Concevoir et promouvoir des systèmes fourragers innovants pour les caprins, plus adaptés au changement climatique en Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire (Flèche).

Depuis 6 ans, les acteurs du développement et de la recherche de la filière caprine ont engagé des actions de recherche appliquée pour favoriser l’autonomie alimentaire des systèmes d’élevages caprins laitiers par une meilleure valorisation de l’herbe en Nouvelle-Aquitaine et en Pays de la Loire. Ces actions s’appuyent sur les réseaux REDCap et Inosys-Réseaux d’Elevage, le dispositif expérimental INRAE de Lusignan et le financement de projets tels que le PSDR Flèche et du Casdar CAPHerb. La pérennité de ces systèmes exige une meilleure résilience, notamment face aux conséquences du changement climatique. Dans ce contexte, la filière caprine du bassin de Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire a monté deux projets (un groupe opérationnel du Programme Européen sur l’Innovation PEI Agri en Nouvelle-Aquitaine et un projet régional en Pays de la Loire), pour apporter des références techniques et des réflexions de collectifs d’éleveurs sur cette question de l’adaptation du système fourrager au changement climatique.
Pauline Schuppe, Marieke BLONDET*. Perception des changements climatiques chez les gestionnaires forestiers du PNRBV (AFFORBALL).

Depuis l’été 2018, le sud du massif vosgien est touché par des dépérissements massifs de sapins et d’épicéas, deux essences forestières emblématiques du territoire. Des patches roussis, témoins des arbres morts, sont de plus en plus visibles dans le paysage et des parcelles entières sont abattues. Ravageurs et sécheresse sont pointés du doigt. Ces phénomènes, effets indirects des changements climatiques en cours, font la une des journaux locaux et inquiètent les populations locales. Pour y faire face, de nombreux projets scientifiques et plans politiques tentent de réfléchir et de mettre en place des solutions appropriées. Ces programmes se sont largement concentrés sur la compréhension biophysique du phénomène en cours. Ce n’est que récemment, que les facteurs sociaux et humains ont été intégrés dans cette réflexion, qui amène à repenser la nature et le fonctionnement des forêts et donc les solutions à envisager.

Dans le cadre d’Afforball, notre intention étaient de mener une enquête socio-anthropologique pour « connaître la perception que les gestionnaires et propriétaires forestiers ont du risque lié au changement climatique dans leurs forêts afin de mieux pouvoir répondre aux attentes des praticiens en termes d’outils sylvicoles ». Nous avons été rattrapé par cette crise sanitaire. Ces insectes, et les bouleversements qu’ils entraînent dans la forêt et la gestion forestière du sud du massif vosgien, prennent une place centrale dans les discours comme dans les pratiques des gestionnaires rencontrés. L’expérience qu’ils vivent est fréquemment présentée comme une « catastrophe », mais aussi comme une « remise à plat de la nature ». Ces évènements semblent également catalyser beaucoup de tensions et de frustration et ainsi révéler d’autres problématiques.
Annabelle LARMURE*, Etienne BRULEBOIS, Mathieu CHANIS, …, Thierry CASTEL. Impacts du réchauffement climatique en Bourgogne-Franche-Comté sur le stress gel hivernal et la date de floraison du pois d’hiver (ProSys).

Le pois (Pisum sativum L.) est une légumineuse majeure des régions tempérées, cultivée pour ses graines riches en protéines et ses atouts environnementaux. Actuellement en France, le pois de printemps est majoritaire. Or, il est particulièrement sensible aux stress abiotiques de fin de cycle (fortes températures, déficit hydrique). Le pois d’hiver pourrait être un meilleur candidat pour la diversification des systèmes de culture en contexte de changement climatique à condition de limiter le risque de gel hivernal. L’évolution de contraintes climatiques futures et de leurs impacts sur le pois d’hiver a donc été explorée en Bourgogne Franche-Comté (VR 1 – PSDR ProSys).

Des données climatiques régionalisées ont été produites en utilisant (1) des données simulées issues d’un modèle climatique régional et (2) des données observées issues de stations Météo-France. Les variables nécessaires à la cartographie des stress abiotiques via des modèles de culture (températures, précipitations, rayonnement et évapotranspiration potentielle) ont ainsi été simulées pour la Bourgogne-Franche-Comté sur la période de 1980 à 2100 pour 2 trajectoires de changement climatique : l’une des plus vertueuse RCP 4.5 et la moins vertueuse RCP 8.5 (pas de temps journalier, résolution de 8 km). Puis, un modèle de culture et un modèle phénologique ont été alimentés par les données de températures simulées pour calculer l’évolution du risque stress de gel hivernal (pour différentes caractéristiques variétales et culturales) chez le pois d’hiver et de la date de début floraison (pour une date semis donnée) chez un pois d’hiver et de printemps.

Parmi les 5 variables climatiques étudiées, les températures montrent l’évolution moyenne la plus marquée sur la période 1980 à 2100. Les températures maximales se réchauffent plus que les températures minimales. Le réchauffement est modulé par la physiographie de la région. Nos résultats montrent que le risque de stress gel hivernal ne disparait pas dans le futur malgré l’augmentation des températures car le mécanisme d’acclimatation des plantes de pois d’hiver est moins performant en contexte plus chaud. Le risque de stress gel est fortement modulé par les combinaisons de caractéristiques variétales et culturales. Il est notamment fortement dépendant de la vitesse d’acclimatation : une vitesse d’acclimatation lente accentue le stress. Les dates de début floraison du pois seront de plus en plus précoces dans le futur avec l’augmentation des températures. Pour le pois d’hiver, on observera potentiellement une avancée de plusieurs semaines en fin de 21ème siècle pour la trajectoire RCP 8.5.


Atelier E2 – Analyse économique des services écosystémiques
Président(e) : Serge GARCIA, INRAE
Zafarani UWINGABIRE, Nicola GALLAI*, Jean-Pierre DEL CORSO, Houria OULDANANE. Combiner une évaluation monétaire et une évaluation délibérative des services écosystémiques : quels intérêts ? Le cas du service fourni par les insectes pollinisateurs dans le Val de Gascogne en France (SEBIOREF).

La capacité d’une évaluation monétaire à capter les différentes valeurs attribuées aux services écosystémiques est contestée. Plusieurs auteurs préconisent de la compléter par une délibération entre acteurs. L’article vise à documenter cette proposition. Il compare les intérêts respectifs d’un Choice Experiment (CE) et d’une délibération pour évaluer les bénéfices des services fournis par les insectes pollinisateurs. Le CE est performant pour révéler, à travers l’estimation des valeurs marginales, l’étendue des préférences individuelles, leur convergence et leur hétérogénéité. Stimulant le raisonnement complexe, l’examen critique et la recherche de l’intérêt général, l’évaluation délibérative est quant à elle utile pour soutenir une démarche collective de gestion d’un bien commun.

Baptiste PRIVE, Jérémie BASTIEN. Les dynamiques technologiques de la bio économie (BIOCA).

La bioraffinerie constitue aujourd’hui le modèle dominant de la bioéconomie, portant avec elle une trajectoire technologique spécifique empruntée de la pétrochimie (Nieddu et al., 2014). En effet, la bioraffinerie reproduit les principes de cracking de la raffinerie de pétrole en utilisant comme inputs non pas des ressources fossiles mais des ressources renouvelables issues de la biomasse. Bien qu’elle semble a priori s’inscrire dans une logique de développement soutenable, cette voie portée par la bioraffinerie et par la trajectoire technologique lui étant associée entre dans le même temps en contradiction avec cette logique de soutenabilité. En effet, les procédés technologiques caractéristiques des bioraffineries actuelles ne permettent qu’une exploitation partielle des biomasses mobilisées et sont en cela source de déchets. Par ailleurs, les procédés technologiques incorporés aux bioraffineries impliquent une consommation d’énergie particulièrement élevée.

La contradiction en termes de soutenabilité mise à jour par ces deux facteurs est d’autant plus manifeste qu’il existe aujourd’hui des procédés technologiques alternatifs au dominant design du cracking que pourraient mobiliser les bioraffineries afin de gagner en efficacité environnementale. Cette contribution se propose de passer en revue ces innovations environnementales et de les catégoriser en fonction de leur positionnement dans le processus productif de la bioraffinerie ainsi qu’en fonction des enjeux environnementaux auxquels elles sont censées répondre.

A côté de ces acteurs de la bioraffinerie au sens large, un mouvement opposé incite à un changement de paradigme technologique qui serait en mesure de concilier efficience économique et efficience environnementale, et qui entrerait ainsi davantage en rupture avec l’intensification de l’exploitation des ressources renouvelables. Il s’agit toujours de privilégier la production d’outputs biosourcés, mais tout en l’associant à une agriculture davantage orientée vers une forme agroécologique. Pour cela, l’adoption de technologies plus à même d’exploiter l’ensemble des composantes de la biomasse est prônée.

Il n’en demeure pas moins que, en dépit de cette diversité des procédés technologiques et des performances environnementales qui y sont associées, les bioraffineries continuent d’opter exclusivement pour la méthode usuelle de cracking. Cette dépendance au sentier est analysée dans une perspective d’économie politique, et plus précisément à partir d’une approche institutionnaliste permettant d’appréhender les dynamiques locales (Gilly et Pecqueur, 2002 ; Pecqueur et Zimmermann, 2004), dont l’objectif est de mettre en évidence les conflits d’acteurs à l’origine de ce lock-in technologique grâce à la caractérisation amont des principales modalités de gouvernance de la bioraffinerie comme système productif localisé.
Serge GARCIA*, Jens ABILDTRUP, Alexandra NIEDZWIEDZ. Impact des usages du sol sur la qualité de l’eau dans le PNR des Ballons des Vosges : Estimation de la valeur des externalités par la méthode de transfert de bénéfice (AFFORBALL).


Atelier E3 – Services écosystémiques
Président(e) : Emmanuelle BAUDRY, Université Paris-Saclay
James DESAEGHER*, David SHEEREN, Annie OUIN. Comment et où ajouter des ressources florales à l'échelle du paysage pour améliorer la pollinisation des cultures ? (Sebioref).

Claude JANIN*, Dominique TREVISAN. Fabrique du paysage et qualité de l’eau : un modèle pour l’aide à la décision (TIP-TOP).

Un des enjeux forts pour la transition agro-écologique des modes de production agricoles et des paysages qu’ils conditionnent est d’améliorer leurs effets sur la qualité de l’eau et la résilience des écosystèmes (CAQ19). Pour cela il est essentiel d’accroître notre compréhension des effets de la composition, configuration et gestion des paysages agricoles sur les liens entre processus écologiques, hydrologiques et biogéochimiques et les fonctions et services qui en découlent. Les travaux du projet Tip Top cherchent à élaborer des démarches et outils d’accompagnement permettant non seulement de réfléchir à des problématiques et pistes d’action à partir d’état des lieux sur paysage et eau, mais aussi de pouvoir tester ces pistes de solutions.

L’objectif est de présenter les résultats des travaux mettant en évidence particulièrement les liens entre systèmes agricoles et ce qu’ils fabriquent comme paysage. Cette communication est illustrée par des traitements réalisés à partir du modèle informatique élaboré au cours du projet.
Emmanuelle BAUDRY*, Carmen BESSA-GOMES, Virginie HERAUDET, Estelle RENAUD. Les services écosystémiques et la biodiversité en milieu périurbain : l'exemple du service de pollinisation (DYNAMIQUES).

Le projet DYNAMIQUES a été réalisé sur le plateau de Saclay, un territoire situé dans la zone de jonction entre l'agglomération parisienne et les grandes plaines qui l'entourent. L’objectif général du projet est de produire des connaissances pour favoriser une coexistence durable sur un territoire périurbain entre l'agriculture, la ville et la biodiversité, en lien avec les partenaires du développement urbain et agricole.

Dans les espaces périurbains, coexistent deux types d’espaces très modifiés par la présence humaine, les espaces agricoles et les espaces urbanisés, qui contiennent chacun en moyenne une biodiversité nettement plus faible que les espaces naturels.
De nombreuses espèces de plantes sauvages et cultivées dépendent pour leur reproduction du service de pollinisation, c’est-à-dire le transport de pollen réalisé par les insectes pollinisateurs. Nous avons évalué ce service dans le territoire périurbain du plateau de Saclay.
A l’aide d’une mesure expérimentale basée sur les fleurs de lotiers corniculés, nous avons montré que le service de pollinisation est mieux préservé dans les environnements contenant à la fois des surfaces agricoles et urbaines, que dans ceux purement urbains ou agricoles, indiquant qu’il existe une complémentarité entre ces deux types de surface pour les insectes pollinisateurs. En effet, les espaces agricoles sont riches en ressources alimentaires mais pauvres en sites de nidification. Au contraire, les villes offrent moins de ressources alimentaires mais certains endroits comme les murets ou les allées peuvent être de bons sites de nidification.
Atelier E4 – Telédétection et modélisation des paysages
Président(e) : Dominique TREVISAN, INRAE
Annie OUIN*, Justine RIVERS-MOORE, Mailys LOPES, …, Mathieu FAUVEL. Estimer la diversité en plantes des prairies par télédétection pour favoriser les pollinisateurs sauvages (Sebioref).

Les prairies fournissent des ressources alimentaires (nectar, pollen) aux pollinisateurs sauvages. La diversité florale des prairies est un facteur essentiel du maintien des populations de ces pollinisateurs et du service de pollinisation qu’ils assurent pour les cultures mais aussi toute la flore sauvage. Pour pouvoir estimer le potentiel de pollinisation qu’offre un paysage, il est nécessaire d’estimer les ressources florales au sein de ce paysage. La télédétection permet l’identification et le suivi de beaucoup de modes d’occupation du sol homogène. Cependant les prairies restent des objets complexes, spatialement hétérogènes, et variables dans le temps. Nous avons mobilisé des compétences en écologie et en télédétection pour estimer la diversité botanique des prairies grâce à des images satellites. Nous avons ensuite utilisé ces estimations pour savoir si des prairies isolées aux sein de paysages agricoles intensifs hébergeaient des communautés de plantes présentant un syndrome de pollinisation moins dépendante aux insectes (Clough et al., 2014).

Fauvel, M., Lopes, M., Dubo, T., Rivers-Moore, J., Frison, P.-L., Gross, N., Ouin, A., 2020. Prediction of plant diversity in grasslands using Sentinel-1 and -2 satellite image time series. Remote Sensing of Environment 237, 111536.

Consulter l'article sur : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0034425719305553
Jérôme BOCK, Alain MUNOZ, Catherine RIOND, Jean-Matthieu MONNET*. Cartographie de territoires forestiers à partir de données LiDAR ou photogrammétriques (OUI-GEF).

Les forêts, notamment en zone de montagne, fournissent de multiples services : production de bois, espace de loisirs, réservoir de biodiversité, protection contre les aléas naturels... (Ancelin et al. 2006). L’objectif de la gestion durable des forêts est de maintenir ces services dans le temps et dans l’espace, dans un contexte incertain lié aux changements globaux. Afin de préparer une politique forestière adaptée à un territoire et pour optimiser sa mise en oeuvre opérationnelle, il est nécessaire de connaître la quantité, les caractéristiques et la répartition de la ressource forestière sur le territoire.

Les photographies aériennes ont été pendant longtemps les seules sources permettant de cartographier des territoires. Les avancées récentes de la photogrammétrie par corrélation d’images permettent aujourd’hui d’associer sur chaque pixel des informations spectrales et géographiques à haute résolution (Deseilligny, 2007). Les applications pour la gestion forestière sont nombreuses (Goodbody et al., 2019). Depuis une trentaine d’années, le laser aéroporté (LiDAR) a par ailleurs révolutionné la télédétection, en particulier en foresterie (Maltamo et al., 2014), grâce à la capacité du signal laser à pénétrer la végétation forestière jusqu’au sol. Il est alors possible de caractériser très finement à la fois la microtopographie du sol et la structure de la végétation.

Quelle que soit la source de donnée de télédétection, la cartographie de grandes surfaces forestières implique de relever le défi de la quantité d’information à traiter. Il s’agit « d’industrialiser » une technologie éprouvée sur des sites de recherche (Munoz et al., 2015) vers une application opérationnelle ; c’est-à-dire au plus près des territoires forestiers et des services gestionnaires. C’est l’objectif qui a été poursuivi par les partenaires du projet OUIGEF en testant des méthodes et en développant des outils pour caractériser, cartographier et assurer le suivi de la ressource forestière à partir de données de télédétection aéroportée.
Dominique TREVISAN*, Claude JANIN, Benoît SARRAZIN, Patrick TAILLANDIER. Paysages, eau et transition agro écologique (TIP TOP).

Dans le cadre du projet TIP TOP du PSDR4 Auvergne Rhône Alpes, portant sur les paysages agricoles, l’eau et la transition agroécologique, deux outils (Fabrique et Eau) ont été développés. Cette communication propose un focus sur le module Eau, Fabrique étant présenté dans une session de travail parallèle.

Les questions d’optimisation entre enjeux écologiques et contingences socio-économiques se sont invitées dans les démarches d’aménagement et de développement local. Si les analyses des formes paysagères sont pertinentes pour accompagner des concertations, force est de constater qu’elles permettent rarement de simuler les effets prévisibles de scénarios prospectifs portant sur l’organisation des paysages et la résilience des agroécosystèmes.

Les recherches du projet Tip Top partent de ces besoins, avec l’élaboration de modèles et de simulateurs pour réfléchir à des problématiques relevant de l’analyse des paysages dans l’objectif d’accompagner la transition agro-écologique des territoires agricoles et tester des pistes d’actions. Les simulateurs sont génériques, portent sur des question d’organisation du tissu d’exploitation et des infrastructures paysagères (haie, bandes enherbées, …), d’utilisation souple et questionnent sur l’aptitude du paysage à soutenir les productions et les enjeux des ressources naturelles.

On se propose de développer dans cette communication les modalités de construction du module EAU, de présenter un panorama des questions auxquelles il est susceptible de répondre. On s’appuiera dans cet objectif sur la présentation de l’interface informatique OPALE (Organisation Paysagères et qualité de l’eau), avec des cas concrets de son utilisation. Au travers de ces exemples, on traitera de la question de la résilience des paysages et de leur fonctionnalités écosystémiques : en quoi et comment peuvent-ils renforcer le bouclage des cycles de l’eau et des nutriments, dans quelle mesure des mutations de tissu d’exploitation agricole, de changement de calendrier et de pratiques portant sur le parcellaire ou les infrastructures paysagères « non productives » peuvent être conçues pour protéger et valoriser les ressources naturelles et les habitats, comment réduire la complexité des paysages à des indicateurs et fonctions simples pour leur interprétation. On s’attachera aussi à montrer le caractère générique de ces outils prospectifs, avec l’analyse des informations nécessaires et un retour sur la gamme de milieux et de systèmes agricoles qui peuvent être traités par le modèle et les chaînes de traitement.
Atelier E5 – Elaborer des dispositifs de recherche participative sur les territoires
Président(e) : Julien TOURNEBIZE, INRAE
Pascal DAGRON, Nejla BEN ARFA, …, Virginie GUICHARD, …, Marie FOURNIER*. Quels « paysages d’avenir » pour les espaces de fonds de vallée du Grand Ouest ? Les apports de la prospective territoriale (FARMaine).

Océane BIABIANY*, Nathalie MANDONNET, Eduardo CHIA. S’accorder en "recherche de plein air" : analyse des traductions et conventions de l’agroécologie du projet AgroEcoDiv.

La communication proposée interroge les possibilités de faire de la « recherche de plein air » en agroécologie, à travers la construction d'un langage commun dans le projet de recherche multi-partenarial AgroEcoDiv. AgroEcoDiv a pour objectif de sortir d’une posture descendante et diffusionniste et de s'inscrire dans un cadre de recherche qui peut être qualifiée de « semi-confinée », voire de « de plein air ». Ce déconfinement, qui devrait pourtant aller de soi compte tenu du nouveau paradigme porté par l'agroécologie, n'est pas si évident.

A la croisée de la sociologie des conventions avec les mondes de justification (Boltanski et Thévenot, 1991), et de la sociologie des sciences et des techniques avec l'observation des traductions (Callon, Lascoumes et Barthes, 2001), l'analyse exploratoire menée cherche à comprendre les freins à une effective construction d'un langage commun, entre acteur.rice.s de terrain et chercheur.e.s, mais également entre chercheur.e.s. En effet, à l'heure où faire de la recherche participative s'impose comme un nouvel impératif, on suppose que la construction d'un langage commun nécessite des traductions diverses, résultats de conventions adoptées par les différents partenaires de cette recherche : le fil général de cette étude peut donc s'exprimer autour de la possibilité de faire de la « co-traduction » dans un programme de recherche actuellement. Ainsi l'analyse interroge les différentes appropriations des notions structurantes du projet (agroécologie, co-conception, co-construction) par les partenaires du projet, pour en déduire des dynamiques d'interactions et mettre à profit cette compréhension pour proposer des dispositifs de gouvernance de projets de recherche multi-partenariaux adaptés au territoire.

Cette étude montre que les notions structurantes du projet ne constituent pas encore une base commune pour tous les partenaires du projet. Certains déterminants sociaux semblent jouer un rôle important : le milieu professionnel par exemple. Ce sont les chercheur.e.s du projet qui semble détenir les sens des traductions. Pourtant loin d'être un ensemble uniforme, les chercheur.e.s montrent également des divergences d'appropriations de certaines notions structurantes, et ces divergences semblent explicables au moins en partie par le poids des représentations disciplinaires ainsi que des routines professionnelles.
Julien TOURNEBIZE*, Cédric CHAUMONT, Guillaume LETOURNEL, …, Jean Emmanuel ROUGIER. Le projet Brie’Eau, vers une nouvelle construction de paysage agricole et écologique sur le territoire de la Brie : associer qualité de l’eau et biodiversité (Brie’EAU).

Dans le cadre du PIREN-SEINE et du PSDR Ile de France, le projet interdisciplinaire Brie’Eau a pour objectif principal de discuter des pollutions diffuses entre les acteurs du territoire de la Brie. La collaboration AQUI’Brie, association des usagers des nappes de Brie et de Champigny – INRAE (institut national de recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement) a débuté en 2005 sur une problématique d’engouffrement des eaux superficielles alimentant l’aquifère du Champigny. La question de la protection de la qualité de l’eau est particulièrement complexe dans un territoire agricole fortement spécialisé sur la production céréalière comme la Brie en Seine et Marne. La maîtrise des pollutions diffuses d’origine agricole dans le territoire de la Brie soulève la discussion de deux leviers : changements de pratiques agricole et insertion d’aménagements paysagers comme les zones tampons. Le projet Brie’Eau s’inscrit dans une dynamique territoriale entre les acteurs de l’eau (la ville de Nangis, le syndicat de rivière, Véolia), la profession agricole (Chambre d’agriculture, GAB, négoce) et les élus.

Ce projet de recherche engagé dans l’action a donc une dimension opérationelle : mettre en œuvre un cadre de concertation entre acteurs locaux et une dimension scientifique : en évaluer les effets, notamment en s’intéressant aux processus d’apprentissages (individuels et collectifs) des acteurs à travers cette expérience participative. Trois étapes employant chacune un outil participatif spécifique s’est organiser autour i) de la perception des acteurs du territoire (outil METE’EAU), ii) la prospective basée sur des scénarios d’évolution du territoire en intégrant les zones tampons et les changements de pratiques agricoles (outil COCLICK’EAU), iii) l’émergence de leviers et freins à la mise en œuvre d’actions en lien avec les changements imaginés (jeu de rôle RESEAULUTION DIFFUSE). Ces outils s’avèrent d’intérêt pour animer et dynamiser les échanges et les apprentissages entre les acteurs. Leur complémentarité contribue à révéler les leviers et les freins sur la maîtrise des pollutions diffuses, notamment pour les organismes gestionnaires du territoire.

Le projet Brie’Eau contribue à plusieurs aspects au dialogue territorial et à la résilience des territoires. D’une part, il apporte par le biais des expérimentations de terrain une documentation sur les services écosystémiques justifiant les efforts d’écologisation de l’agriculture pour réduire les risques de transfert de polluants d’origine agricole et répondant aux nouveaux enjeux environnementaux.
Atelier E6 – Construire des outils pour et avec les acteurs des territoires
Président(e) : Sabine NGUYEN BA, AgroParisTech
Anne JAROUSSE*, Quentin LARDY, Gilles BRUNSCHWIG. La vidéo en format court comme outil pour diffuser les résultats de recherche et favoriser leur accessibilité au plus grand nombre (POEETE).

Dans le cadre d’un projet de recherche pour le développement territorial comme le projet POEETE, la diffusion et l’accessibilité des résultats apparaît tout aussi primordiale que l’obtention des résultats en eux-mêmes. Une telle initiative ne peut voir ses ambitions atteintes sans la valorisation des avancées produites et leur utilisation par les acteurs du territoire, qu’elles relèvent de la connaissance ou de la technique. Nous proposons ici de partager notre expérience de valorisation de résultats scientifiques au travers de vidéos en format court. Bien qu’une vidéo ne représente en soi rien d’innovant de nos jours, c’est son utilisation comme moyen de diffusion et de lien entre les acteurs de la recherche et du terrain, et plus largement du grand public, qui est intéressante car encore peu développée dans la recherche en agriculture. Ceci est d’autant plus vrai dans le contexte actuel où l’agriculture et les consommateurs souffrent réciproquement d’un réel manque de communication et de compréhension l’un et l’autre.
Mylène THOU*, Claude JANIN. Valorisation des résultats : Carnet de conduite du changement avec intelligence collective (SAGACITE).

Le « Carnet de conduite de changement avec intelligence collective » est l’un des produits de valorisation du projet SAGACITE. L’objectif est de le présenter tel qu’il sera disponible sur le site de Cap Rural : présentation, structuration, mode d’utilisation, illustration par des exemples.
Sabine NGUYEN BA*, Sylvie LARDON. Quelles postures de recherche pour quelles actions ? (INVENTER).

Les projets de Recherche-Action du programme Pour et Sur le Développement Régional (PSDR4) sont ancrés dans des territoires en transition qui sont nécessairement confrontés aux transformations du réel. A travers ces projets, les chercheurs eux-mêmes n’échappent pas aux changements, ne serait-ce que pour laisser place aux sujets émergents, où l’imprévu qui s’invite est souvent vecteur d’innovation.

Dans le projet PSDR INVENTER, les chercheurs doivent à la fois s’extraire de l’action pour mieux l’observer, tout en étant eux-mêmes parties-prenantes des changements. C’est ainsi que le Projet Alimentaire Territorial du Grand Clermont et du PNR Livradois-Forez a émergé avec les mêmes partenaires acteurs et le même territoire.

A l’aide notamment des travaux d’Avenier et Thomas (2015) sur les paradigmes épistémologiques, qui donnent un éclairage sur la posture du chercheur face à son objet de recherche, nous analysons celles adoptées par les chercheurs du projet PSDR INVENTER et leurs rôles dans le développement de l’action.
Atelier E7 – La place des acteurs dans les recherches en partenariat
Président(e) : Laurent TROGNON, AgroParisTech
Pascal LIEVRE*, Patrice BEGIE, Eléonore MEROUR. Retour sur l’engagement des acteurs au sein d’un PSDR : le cas du PSDR 4 Inventer (INVENTER).

La question de l’engagement des acteurs dans un dispositif comme le PSDR, une action collective de longue durée (4 ans) qui relève d’un partenariat d’exploration (Soulard et alii, 2007) est cruciale puisqu’il s’agit d’apprendre ensemble (Wenger, 1998). Il faut revenir sur les caractéristiques essentielles de cette recherche qui pose des questions épistémologiques mais aussi de gouvernance (Lièvre, Bégie, 2020). D’une part, il s’agit d’une recherche dite recherche finalisée qui ne relève ni d’une recherche classique ni d’une recherche appliquée (Sebilotte, 2001) qui s’appuie sur une épistémologie de type constructiviste (Le Moigne, 1995). D’autre part, la gouvernance de ce type d’action collective ne repose pas sur une logique classique de projet (Midler, 1996) mais plutôt sur une gouvernance d’exploration où les objets de recherche, les objets de partenariat, les objets de gouvernance font partie du développement de l’action collective (Soulard et alii, 2007). Quels sont les obstacles à l’engagement des acteurs au sein du PSDR ? Nous investissons cette question sur le cas du PSDR 4 Inventer en région AURA. Les résultats mettent en évidence que les obstacles sont autant de nature de gouvernance que d’épistémologie.

Muriel MAMBRINI-DOUDET, Hubert de ROCHAMBEAU*, Christian HUYGHE. Proposition d’un cadre conceptuel pour les AgroLivingLab (AgroLL).

Cette communication présente les caractéristiques d’un nouveau système d’innovation apparu récemment, l’AgroLivingLab (AgroLL). Un Living Lab est à la fois une méthodologie pour l’innovation collaborative, un environnement pour développer des activités d’innovation, un écosystème et un réseau d’innovation ouvert. Les typologies des Living Lab (LL) sont construites à partir de plusieurs caractéristiques : le champ d’application, l’objectif, l’acteur leader, les processus de coordination et de participation.

McPhee et al. (2020) définissent un nouveau de type : les LL territorialisés à l’exemple des LL urbains et des LL ruraux. Ces LL font référence explicitement à la durabilité et ils sont ancrés dans un territoire. Ils sont aussi plus complexes que les LL classiques. Les AgroLL se rattachent à ce type.

McPhee et al. (2020) ont étudié 24 LL qu’ils considèrent comme étant des AgroLL. Ces LL possèdent les caractéristiques des LL territorialisés. Ils ont aussi des caractéristiques spécifiques :

Objectifs : 1-Durabilité et résilience des systèmes agricoles et agro-alimentaires. 2- Innovations dans les technologies mais aussi dans les pratiques managériales et dans les processus. 3-Production de connaissances et développement de réseaux de connaissances.

Activités : (i) Importances des activités liées à l’évaluation et à la gestion des données. (ii) Des cycles d’innovation long, saisonniers et imprévisibles. (iii) Des changements d’échelle pour les retombées des sorties des systèmes agricoles et agro-alimentaires.

Participants : (i) Forte implication des chercheurs du secteur public. (ii) Le rôle des usagers est variable et évolutif. (iii) Le secteur public joue souvent le rôle de facilitateur et les institutions académiques apportent des moyens de différentes natures. (iv) Il existe une grande diversité dans la nature et le nombre des parties prenantes, dans les intérêts et la création de valeur par ces mêmes parties prenantes, ce qui nécessite des schémas de gouvernance sophistiqués.

Contexte : (i) Le contexte est celui du fonctionnement réel d’un agroécosystème, celui-ci pouvant être rural, péri-urbain ou urbain.

Un certain nombre d’agroLL ont été mis en place en France, notamment dans le cadre des TI. Un effort de recherche est nécessaire pour accompagner cette mise en place. Un AgroLL comme VitiREV opère ainsi à la croisée d’un système social d’innovation et d’un système d’innovation sociale. Les AgroLL s’inscrivent aussi dans la dynamique de la recherche-action en partenariat et ils constituent un nouveau stade dans les systèmes d’innovation agricoles.
Laurent TROGNON*, Laurent Joyet, Françoise Molegnana. Écosystème de l’accompagnement et quelques autres enseignements d’un partenariat acteurs-chercheurs (SYAM).

Au cours du projet de recherche Système Alimentaire du Milieu (SyAM) du programme PSDR 4 Rhône-Alpes (Chazoule et al., 2019), les acteurs du projet ont pris conscience de la pertinence de penser en termes d’écosystème d’accompagnement des SyAM et proposé cette expression.

L’effet miroir du la notion de SyAM, soutenu par une coopération acteur-chercheur forte, a suscité une prise de recul, en particulier du fait des principes et du partage des valeurs et de l’intelligence collective prônés au sein d’un SyAM, des acteurs de l’accompagnement sur leurs postures et pratiques.

A la relation acteur de l’accompagnement – opérateur de la filière, qui s’exprime souvent par mes ou tes ressortissants, se substitue une nouvelle relation systémique partenariale.

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