Présentations dans les ateliers D :
Atelier D1 – Gestion foncière 3
Président(e) : Bertille THAREAU, ESA Angers
Alain GUERINGER. Enjeux fonciers agricoles : une lecture par les relations entre propriété et usage des terres à l’échelle des exploitations et des territoires (USUS).


Pierre GUILLEMIN*, Anne-Sophie BOISGALLAIS, Frédérique SALMON, Maxime MARIE. Sauver le dernier marais caennais (FRUGAL).

Après avoir déjà montré la situation fragilisée de la dernière exploitation maraîchère de Caen à l’épreuve de zonages contradictoires (Guillemin et Marie, 2017), il s’agit ici de revenir sur le projet-processus (Pinson, 2005) acteurs-chercheurs mis en branle pour tenter de sauver le dernier marais caennais. Si ce partenariat peine à déboucher sur un projet-objet abouti (Id.), c’est notamment parce qu’il s’adresse à une agricultrice et non à l’agriculture (Poulot, 2014), et qu’il butte sur la division d’institutions (Perrin et Soulard, 2014) qui sont structurellement en conflit dans le système politique local français : une ville- préfecture et un conseil départemental, bien qu’ils soient proches d’un point de vue partisan (Le Gales, 1995).
Bertille THAREAU*, Ben ARFA NEJLA, Sigwalt ANNIE, Petit TIMOTHEE. Les agriculteurs dans la préservation des fonds de vallée : écueils et succès des politiques publiques d’environnement territorialisées (FARMaine).

Les espaces prairiaux diminuent, en France, alors que leur maintien est un enjeu important pour préserver les qualités environnementales du territoire, en particulier sur le plan de la biodiversité et de la qualité de l’eau. Pourtant, depuis les années 2000, nous observons une multiplication et une diversification des instruments d’action publique environnementale. La littérature scientifique s’est penchée sur différents instruments d’action publique visant à préserver les prairies, et a d’ailleurs montré l’efficacité de certains, pris individuellement, comme par exemple les ICHN et la PHAE (Gallic et Marcus 2019). Ces différents instruments, sont parfois superposés sur certains territoires aux enjeux environnementaux forts. C’est le cas des fonds de vallée qui font l’objet d’un investissement public soutenu compte tenu des enjeux spécifiques liés à la gestion de l’eau et des habitats qui pèsent sur ces espaces (Debray 2017).

Notre recherche interroge les effets de la superposition de dispositifs d’action publique sur des territoires à enjeux. Or, la littérature pointe la complexité de la mise en œuvre des politiques publiques d’environnement (Fortier, 2014). Un certain nombre d’instruments relèvent de politiques procédurales et participent au développement d’une gestion publique territorialisée (Natura 2000, SDAGE, SRCE…). Ils supposent la mise en œuvre d’espaces de négociation autour d’un problème territorialisé, avec une diversité d’acteurs partie-prenante de la résolution des problèmes (Duran & Thoenig 1996). À ce titre, les agriculteurs sont parties prenantes de certains dispositifs. Mais dans le même temps, d’autres instruments sont réglementaires et coercitifs, s’imposant sur les territoires (comme l’arrêté préfectoral de protection de biotope) quand d’autres encore renvoient à une logique de gouvernement par projet (programmes Life ou contrats Nature). Ce contexte interroge quant à la possibilité pour les agriculteurs d’intervenir dans l’espace politique local autour de la mise en œuvre des politiques publiques d’environnement, d’autant plus que ce groupe professionnel connait une diminution de ses effectifs et que l’on assiste aujourd’hui à des recompositions des formes d’organisations collective en agriculture).

Dans un territoire caractérisé par la superposition de différents dispositifs d’action publique environnementaux territorialisés, la communication interrogera la façon dont les agriculteurs se saisissent de ces dispositifs. Leurs usages et pratiques du foncier en fonds de vallée sont-ils spécifiques ? Evoluent-ils ? Quel est le rôle des politiques publiques d’environnement dans la spécification et l’évolution de ces usages et pratiques ? Comment les agriculteurs perçoivent-ils le développement d’espaces de négociation / régulation locaux liés aux politiques publiques d’environnement ?
Atelier D2 – Attractivité des territoires ruraux
Président(e) : Laetitia TUFFERY, INRAE
Khadija ASKOUR*. Territoires ruraux et ressources spécifiques au Maroc : vers la construction des territoires en développement.

Aujourd’hui, la question de la valorisation des acquis et des atouts différentiés des territoires est largement discutée auprès de la sphère scientifique mais aussi politique. La grande préoccupation repose sur la problématique suivante : Comment permettre et pérenniser un développement pour des espaces ayant un passé, une histoire, des ressources, des potentialités mais aussi des opportunités, des menaces et des fonctionnements, différents.

Au Maroc, la problématique est d’actualité et interroge des territoires à la base disparates, soulignant la présence de deux configurations : des territoires gagnants et des territoires en mal de développement. Ces derniers représentent, selon nous, des territoires en marge du système socio-économique, souvent ruraux, caractérisés notamment par des systèmes agro-alimentaires limités ou mal valorisés, ou des ressources territoriales menacées de dégradation.

Ce type de territoire a été à l’origine de plusieurs actions de promotion et de développement. Le champ d’action va de la simple mise en valeur du produit de terroir à la construction du territoire sous la forme d’écosystème. Le concept de territoire est considéré, dans ce cas, non plus comme un simple réceptacle des activités mais comme un espace de structuration de relations et de connexions entre agents économiques. Au niveau de ce paradigme, la conception de l’espace limitée à une distance entre les lieux se voit substituer par une conception plus large.

La reconnaissance du rôle du territoire s’est faite, au Maroc, avec l’émergence entre autres de formes d’organisations localisées spécifiques efficaces permettant un développement territorial. On passe ainsi d’un modèle de développement centralisé à un système basé sur l’encouragement à des synergies entre acteurs locaux dans la perspective d’impulser un développement territorial.

A partir des années 2000, quelques tentatives de l’État marocain sont lancées à travers un processus de reconversion des projets de développement socio-économique. L’espace a représenté, de ce fait, et représente encore aujourd’hui l’échelle d’intervention étatique la plus pertinente. L’État a choisi, dans ce sens, l’option de la valorisation des ressources et des potentialités déjà existantes au niveau des territoires, afin de leur permettre de s’inscrire dans une trajectoire de développement endogène voire territorial.

Notre communication vise, ainsi, à faire le point sur l’état des modèles de développement territorial pour les territoires ruraux au Maroc.

Lise BOURDEAU-LEPAGE*. Attractivité des territoires ruraux : ce que nous apprend l’approche par le bien-être (BRRISE).

Aborder l’attractivité des territoires ruraux à l’aune du bien-être peut paraître à première vue un peu décalé par rapport aux travaux qui sont généralement menés sur les territoires ruraux et l’attractivité territoriale. Cependant comme nous le verrons cette entrée se justifie à plusieurs égards en particulier quand elle mobilise les approches sur le bien-être subjectif (Section 1) et peut se mettre en œuvre assez aisément via l’utilisation d’un protocole méthodologique innovant et ludique (Section 2).

Par conséquent, nous commencerons par dévoiler les avantages de l’approche de l’attractivité par le bien-être subjectif. D’abord, cette entrée permet de dépasser l’approche classique de l’attractivité qui se concentre principalement sur ce que nous nommons les facteurs hard d’attractivité. Ensuite, elle permet de mieux appréhender les choix de localisation des individus en introduisant des éléments dits softs d’attractivité qui jusque-là été peu considérés. Enfin, elle permet de comprendre comment se construit le bien-être d’une personne ou d’un ensemble de personnes sur le territoire.

Nous poursuivrons en présentant certains travaux de terrain menés au cours du projet BRRISE sur les préférences en matière d’éléments constitutif du bien-être des rhônalpins. Il nous faudra donc exposer la méthodologie utilisée (l’outil Tell_Me) puis les résultats obtenus dans trois espaces ruraux isolés. Ainsi, en adoptant la méthode développée par BOURDEAU-LEPAGE (2015 & 2018) pour recueillir les préférences des individus, nous mettrons en évidence que l’accès aux services de santé, les aménités naturelles : paysage naturels et environnement sain et sans nuisance ainsi que la bonne qualité de la couverture réseau Internet et téléphone sont les premiers éléments constitutifs du bien-être des habitants de Dieulefit, Bellecombe-Tarendol et Saint-Basile parmi un panel de 29 éléments.

Nous conclurons en discutant des freins au développement de ces espaces ruraux que révèlent nos travaux mais également des leviers à la disposition des acteurs territoriaux pour rendre plus attractif leur territoire d’action.
Laetitia TUFFERY*, Léa TARDIEU. From supply to demand factors: What are the determinants of attractiveness for outdoor recreation? (AFFORBALL).

Le concept de services écosystémiques (SE) demeure sous-utilisé pour appuyer les décisions relatives aux plans et programmes de conservation et de développement. L'un des principaux facteurs expliquant cette non-considération est le manque d'information spatiale décrivant les relations nature-société dans les études environnementales et économiques. Dans cet article, nous développons une nouvelle méthode permettant de prédire, en termes spatialement explicites, l'attractivité des forêts en combinant des facteurs d'offre et de demande de récréation de plein air. Notre méthode combine ainsi un transfert de fonction Lancastérienne de caractéristiques biophysiques des forêts et un modèle de coût de transport basé sur les caractéristiques sociodémographiques des individus. Nous validons la pertinence du modèle récréatif développé en l'utilisant pour l'évaluation d’une charte de parc naturel régional construite autour de deux objectifs principaux : améliorer l’attractivité récréative et maintenir une bonne qualité des habitats naturels (modélisé avec l’outil InVEST). Les résultats montrent d'abord que le contexte biophysique des sites joue un rôle prépondérant dans la décision de visite, appelant à moins négliger ces aspects dans les méthodes de coûts de transport. Par ailleurs, du point de vue de l'orientation des politiques publiques, nous montrons que l’information spatiale est essentielle pour que les SE soient effectivement pris en compte dans les décisions d’aménagement.

Tardieu, L., & Tuffery, L. (2019). From supply to demand factors: What are the determinants of attractiveness for outdoor recreation? Ecological Economics, 161, 163-175.
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Atelier D3 – L'intelligence collective et ressources territoriales au service du développement durable
Président(e) : Fabien NADOU, EM Normandie
Claude JANIN*, Pierre-Antoine LANDEL. Intelligence collective à l’épreuve des réalités : un idéaltype et des cas de figures (SAGACITE).

Présenter comment, en hybridant « dans le feu de l’action » expériences, empirisme et savoirs conceptuels nous cherchons à mieux connaître l’intelligence collective, particulièrement dans l’augmentation de capacités d’acteurs engagés dans des dynamiques de changement et d’évolution de trajectoires territoriales. En regard de ses définitions théoriques, il s’agit surtout de mettre en évidence les conditions de sa mise en œuvre à l’échelle de territoires. En ayant mis à l'épreuve la notion très conceptuelle de l’intelligence collective, il en ressort des clés de lecture pratiques pour la mettre en œuvre et ainsi chercher pour un collectif d’acteurs à décider et agir en connaissance de cause.
Sylvie BENOIT. Bio économie et capital territorial, interactions entre actifs intangibles et tangibles (BIOCA).

Les politiques de transition écologique influent sur le développement territorial et ouvrent une étape nouvelle de son interprétation. Celle-ci intègre les logiques d’économie circulaire, de production et d’usage d’énergies propres, de développement des mobilités douces, de risques, des contraintes de renouvellement des ressources, etc.. Le renouvellement de la grille de lecture vient aussi du nouvel équilibre qui se forme au sein du capital territorial à l’origine du développement. Ce capital territorial (Camagni et Capello, 2013) est formé d’actifs intangibles (aspects cognitifs et relationnels) et tangibles (patrimoine productif, facteurs de production composés de la main-d’œuvre, et des ressources dont la place est renforcée). La combinaison entre les deux types d’actifs expliquerait des dynamiques spécifiques de développement en contexte de transition écologique (Gobert et Brullot, 2017). L’usage des ressources étant contraint, des coordinations nouvelles entre actifs tangibles et intangibles émergent, les actifs intangibles cherchant de nouvelles modalités d’activation des actifs tangibles. Une évolution des modalités de construction du capital territorial se produit alors par processus d’apprentissage, sous l’effet d’une évolution des formes de gouvernance et des moteurs de cette gouvernance (Torre, 2018), avec de nouvelles légitimités accordées à certains d’entre eux, comme la transition écologique.

Ces évolutions au sein du capital territorial partie prenante du développement territorial sont examinées dans cet article au travers de l’exemple des filières de bioéconomie émergeant sur certains territoires (Béfort, 2016), issues de la transition d’une production à base de matières fossiles à une production à partir de biomasses renouvelables (Bugge et al., 2016). La bioéconomie est souvent associée en termes de développement territorial à la réindustrialisation écologique et à la redynamisation de certaines filières oubliées. La bioéconomie étant de forme plurielle, en termes de régimes sociotechniques (Vivien et al., 2019) et d’ancrage territorial (Benoit, 2019), l’objectif de la communication est d’identifier dans chacune de ses formes les évolutions de la coordination au sein du capital territorial entre actifs tangibles et intangibles générant de nouvelles dynamiques territoriales.
Fabien NADOU, Sébastien BOURDIN. Intermédiation et territorialisation de la transition énergétique : Le rôle des collectivités territoriales dans le développement de la méthanisation (DETECTE).

Les politiques publiques françaises appellent à un développement de la méthanisation sur les territoires. Aussi, le ministère de la transition écologique et solidaire pousse vers une accélération de la transition énergétique tout en insistant sur la méthanisation comme solution durable, locale et circulaire. Malgré ces incitations et les avancées législatives récentes, les projets de dimension industrielle peinent à voir le jour sur les territoires et les régions insistant sur ces domaines dans leurs axes de développement stratégiques. Plusieurs arguments sont souvent soulevés tels que la complexité dans les procédures administratives ou encore la question de l’acceptabilité sociale et des conflits d’usage. Dans ce cadre, les collectivités territoriales, en particulier les communes et établissements publics de coopération intercommunale (qui ont la compétence développement économique et aménagement de l'espace) doivent mettre tout en oeuvre pour favoriser les différents types de proximités entre acteurs (géographique et organisée). Dans le cadre du programme de recherche DETTECTE et son axe 1 "gouvernance territoriale et relations entre acteurs", nous avons réalisé un travail de terrain et sous forme d’entretiens semi-directifs auprès des parties prenantes de la méthanisation. Nous avons dégagé les principales fonctions d’intermédiation que pouvaient jouer les collectivités pour favoriser le déploiement des projets, leur adhésion et leur ancrage local. Du fait qu’elle utilise des ressources territoriales locales, la méthanisation permet de mettre en place les conditions d’un ancrage local des activités (proximité géographique). Mais elle fait aussi l’objet de revendications, notamment des populations locales qui adoptent un principe de NIMBY. Bien souvent, ces dernières ne sont pas contre les projets visant à développer les énergies renouvelables mais contre la localisation des installations (proximité géographique subie). Dès lors, nous nous sommes interrogés sur le rôle que pouvaient jouer les collectivités territoriales dans le dialogue et la confiance entre les différentes parties prenantes, ainsi que dans l’organisation de proximités relationnelles favorables à l’acceptabilité sociale des projets de méthanisation (proximité organisée). Nos résultats montrent que le rôle d’acteur intermédiaire qu’occupent les collectivités locales est déterminant dans la réussite des projets.

Publications des auteurs faisant référence à la communication :
1. BOURDIN S., 2020. Concertation, localisation, financements : analyse des déterminants du déploiement de la méthanisation dans le Grand-Ouest français, Economie rurale, n°373
2. BOURDIN S., JOSSET C., RAULIN F. 2020. On the (un)successful deployment of renewable energies: territorial context matters. A conceptual framework and an empirical analysis of biogas projects, Energy Studies Review
3. BOURDIN S., JEANNE P., RAULIN F. 2020. La methanisation oui, mais pas chez moi ! Une analyse du discours des acteurs, Natures, Sciences, Sociétés
4. BOURDIN S., NADOU F., 2020. The role of a local authority as a stakeholder encouraging the development of biogas: a study on territorial intermediation, Journal of Environmental Management, n°258
5. BOURDIN S., NADOU F., RAULIN F., 2019. Les collectivités locales comme acteurs intermédiaires de la territorialisation de la transition énergétique : l’exemple de la méthanisation, Géographie, Economie, Société, n°21, pp. 273-293
Atelier D4 – Diversification et complémentarité des systèmes d'élevage
Président(e) : Hélène RAPEY, INRAE
Sébastien COUVREUR*, Timothée PETIT, Raphaël GUATTEO, …, Nathalie BAREILLE. Le bien-être et la santé animale comme leviers pour redonner une place au pâturage des ruminants laitiers ? (Sant'Innov).

En élevage de ruminants, l’évolution en termes démographique (installations inférieures aux départs en retraite), et économique (intensification, spécialisation et mécanisation de l’activité pour un gain en compétitivité) s’est traduit par une réduction du nombre et une augmentation de la taille des exploitations agricoles dans le Grand Ouest. Ceci s’est accompagné d’une diminution des surfaces en prairies (Couvreur et al., 2019). Pour autant, dans le cadre de la transition agroécologique de l’élevage de ruminants, les prairies ont de nombreux atouts à faire valoir. Des actions R&D pour favoriser la mise en place et la valorisation des prairies ont été mises en œuvre et portent sur les dimensions techniques (nutrition et performances animales, qualité du lait), économiques (baisse des charges et amélioration du revenu), et agri-environnementales (baisse des intrants, couverture du sol, stockage de carbone, biodiversité…). Un des axes majeurs de l’agroécologie appliquée à l’élevage porte sur la santé et le bien-être animal (BEA) (Dumont et al, 2013). Cet axe fait écho à une remise en question forte de l’élevage par la société dans les années 2010 (Delanoue et al., 2015). La littérature est néanmoins assez peu fournie concernant le lien entre prairie et santé/BEA, la façon dont les éleveurs l’appréhendent et les outils permettant de les accompagner pour mieux le gérer. Dans le cadre du projet Sant’Innov (et d’une action commune avec le projet Fleche), nous avons ainsi mené des travaux afin de :

(i) Identifier les conceptions que les éleveurs bovins et caprins ont des prairies, avec un focus sur le lien entre prairie et santé, le tout rapporté aux connaissances techniques sur ce sujet.

(ii) Proposer un outil à destination des éleveurs et conseillers permettant d’évaluer et améliorer la santé et le BEA des bovins au pâturage.
Eglantine THIERY, Gilles BRUNSCHWIG*, Patrick VEYSSET, Claire MOSNIER. Mise en place d'une filière foin de luzerne valorisant les complémentarités plaine-montagne : détermination du prix d'intérêt pour le producteur et les acheteurs (POEETE).

La mise en place de coopérations favorisant les interactions culture-élevage à l'échelle de plusieurs exploitations agricoles apparaissent comme une alternative optimisant l'utilisation et la préservation des ressources sur un territoire et permettent de réduire de nombreux déséquilibres biogéochimiques et économiques tels que l'ouverture des cycles des nutriments ou la dépendance en matières premières riches en protéines importées, pour l'alimentation animale. La mise en place d'une filière courte de foin de luzerne, pourrait permettre d'améliorer la fertilité des sols, réduire les intrants et les risques pour les céréaliers et favoriser un approvisionnement protéique local pour les éleveurs, mais il existe un manque de référence et de cadrage pour faciliter et accompagner la mise en place de telles démarches de coopération culture-élevage. L'objectif de cette étude était de faire une estimation du prix d'intérêt du foin de luzerne, respectivement pour une exploitation céréalière potentiellement productrice, et des exploitations bovin lait susceptibles d'acheter du foin de luzerne.
Bertrand DUMONT*, Sylvie COURNUT, Claire MOSNIER, …, Hélène RAPEY. La diversification des systèmes d’élevage herbivores permet d'accroître leur multi-performance et les adapte aux aléas (new-DEAL).

Dans son acceptation comme discipline scientifique, l’agroécologie conduit à mobiliser les concepts de l’écologie pour concevoir et gérer durablement les systèmes de production. Appliquée aux productions animales, un de ses principes stipule qu’il serait possible de valoriser la diversité au sein des systèmes d’élevage afin de renforcer leur résilience (i.e. la capacité du système à retrouver sa fonctionnalité après une perturbation). Il est alors fait référence à la diversité des ressources alimentaires, à la complémentarité des animaux et aux interactions entre ateliers d’élevage et de cultures (Dumont et al., 2020). Nous analysons ici les situations où coexistent plusieurs ateliers de production d’herbivores avec ou sans cultures dans une même exploitation. La région Auvergne-Rhône-Alpes est un territoire pertinent pour traiter de cette question puisque 39% des élevages de ruminants ont plusieurs ateliers, la majorité des éleveurs de bovins dits « spécialisés » vendant par ailleurs plusieurs produits et diversifiant ainsi leur production au-delà du lait et des broutards (Rapey et al., 2018). Les exploitations mixtes bovin lait-viande représentent 19% des élevages de ruminants de la région et se rencontrent surtout en zone de montagne. Les autres systèmes d’élevage herbivores diversifiés (polyculture-viande, polyculture-lait, mixtes bovin-ovin viande) sont très présents en plaine et sur les piémonts. La région compte aussi 1400 exploitations herbivores avec au moins quatre équidés, principalement des chevaux de selle ou de trait. L’analyse croisée de ces systèmes renseigne sur les pratiques des éleveurs et en quoi elles limitent les intrants et permettent d’adapter les systèmes à des aléas économiques ou climatiques, en révélant ce qui est propre à une combinaison ou transversal à plusieurs.
Atelier D5 – Elevage : promouvoir et accompagner le changement de pratique
Président(e) : Hugues CAILLAT, INRAE
Nathalie COUIX*, Marine LESCHIUTTA. La transformation du conseil en élevage dans un contexte de transition agro écologique : une affaire d’enquête (ATA-RI).

L’objectif de cette communication est de montrer que la transformation du conseil en élevage dans un contexte de transition agroécologique peut-être conçue comme une enquête pragmatiste (au sens de Dewey, 1938), conduite par le ou les conseillers intervenant chez les éleveurs et avec les éleveurs eux-mêmes. Il s’agit en effet de montrer que cette transformation se fait dans l’interaction (trans-actions au sens de Dewey) entre conseiller(s) et éleveur(s) ce qui suppose que le mandat confié aux conseillers rende possible de telles trans-actions.

La transition agroécologique interroge directement les modalités de l’accompagnement en agriculture : cette question est au cœur du projet PSDR ATA-RI (Accompagnement de la Transition Agrocécologique – recherche Intervention). Les questions du conseil et de l’accompagnement en agriculture sont étudiées depuis longtemps mais la transition agroécologique est un processus de transition complexe, incertain et indéterminé qui reste encore aujourd’hui débattu au sein de la profession agricole et de la société et qui conduit à revisiter les finalités, les postures et les pratiques mêmes du conseil (Lacombe 2018 ; Lacombe et al. 2018). De nombreux travaux ont été réalisés à ce sujet dans le domaine du conseil en grande culture ( Cerf et al. 2011 ; Cerf et al. 2012 ; Cerf et al. 2013). En revanche, très peu de travaux ont été jusqu’à présent conduits dans le domaine du conseil en élevage. Le travail conduit avec le Service Elevage de la Confédération Générale de Roquefort (SECGR) ainsi qu’avec les différents partenaires de l’Entente Interdépartementale Causses et Cévennes (EICC) intervenant en élevage a été conduit afin de les aider à repenser l’accompagnement des éleveurs sur leur territoire. La présente communication se propose de présenter les principaux résultats de ce travail.
Denis CHAPUIS, Adrien DEMARBAIX, Gilles BRUNSCHWIG*. Utilisation de graines de protéagineux toastées pour vaches laitières (POEETE).

En zone de polyculture élevages, l’alimentation des vaches laitières est très souvent basée sur l’ensilage de maïs, riche en énergie mais nécessitant une correction azotée significative. Parallèlement, les demandes sociétales évoluent et la demande « non-OGM » augmente. L’achat de concentré « non-OGM » représente une charge importante pour l’éleveur, la recherche de plus d’autonomie protéique devient donc plus forte. C’est pour cela que de nombreux projets de toastages de graines à la ferme (CUMA, prestataires, etc.) se développent. C’est ce qui nous a amené à étudier les intérêts zootechniques et économiques de l’utilisation de graines de féveroles et de soja toastées dans une ration pour vaches laitières.
Hugues CAILLAT*, Philippe BARRE, Nicole BOSSIS, …, Géraldine VERDIER. L’herbe : un atout pour les élevages caprins du Grand Ouest (Flèche).

Un des enjeux de la filière caprine française est de mettre au point, promouvoir et accompagner le développement de systèmes de production durables. Les exploitations caprines du Grand Ouest sont de fortes utilisatrices d’herbe, valorisée principalement sous forme de foin mais l’autonomie alimentaire de ces exploitations reste relativement faible (57 % en moyenne). Pour maintenir une filière de production de lait de chèvre en phase avec les attentes des consommateurs, les pratiques d’élevages caprins doivent rester en adéquation avec la bonne image de leurs produits. Nos travaux ont montré l'intérêt des systèmes herbagers et des différents modes de valorisation de l’herbe pour réduire le coût alimentaire, ainsi que l’empreinte environnementale pour des conduites basées sur le pâturage et le pastoralisme. Cependant, dans le Grand Ouest, principal bassin de production de lait livré (70 % du lait collecté et 58 % de la production nationale), nous avons pu constater des perceptions divergentes concernant la place de l’herbe dans leur alimentation. Pour accompagner cette transition et améliorer la compétitivité, de nouvelles connaissances ont été acquises au cours de ces 5 dernières années, en particulier sur l’ingestion de la chèvre au pâturage ou l’ingestion de foin séché en grange. Des suivis réalisés en fermes ont permis d’améliorer les connaissances sur l’utilisation et la valorisation des prairies multi-espèces par les chèvres, et ont confirmé l’intérêt des régimes à base d’herbe pâturée ou de foin pour améliorer les qualités nutritionnelles des laits et des fromages de chèvre. L’utilisation et la valorisation des prairies constituent un potentiel de développement durable des systèmes laitiers caprins en France pour pérenniser l’élevage de chèvres et la production de leurs fromages. Pour relever ce défi, les acteurs de la filière caprine ont développé de nouveaux outils pour accompagner les éleveurs et les techniciens et se sont structurés au sein d’une nouvelle unité mixte technologique (Systèmes Caprins Durables De Demain - SC3D), labélisée en 2019 pour 5 ans, pour aller vers des conduites et des systèmes durables, plus résilients aux aléas, tout particulièrement dans un contexte de changement climatique. Le partenariat avec les établissements d’enseignement a permis la mise en place de 3 modules de formation constitués d’un ensemble de données et d’exemples de systèmes plus autonomes et économes, créant un effet d’entraînement pour les systèmes actuels du Grand Ouest et des autres bassins de production. L’ensemble des résultats obtenus ont été présentés aux acteurs du territoire lors d’un webinaire.
Atelier D6 – Géographie de l'innovation durable
Président(e) : Danielle GALLIANO, INRAE
Marie PRUDHON, Corinne TANGUY*, Marie-Hélène VERGOTE. Les organismes stockeurs, maillon clé du déverrouillage des filières ? Enquête auprès de coopératives et négoces de Bourgogne-Franche-Comté (PROSYS).

La communication s’intéresse au rôle que les coopératives et négoces jouent dans le développement de nouvelles cultures et pratiques agroécologiques. En effet les travaux menés récemment sur l’intégration de cultures de diversification, et en particulier de légumineuses, montrent le rôle primordial des organismes stockeurs dans le processus de transition, et plus précisément des coopératives en tant que premier intermédiaire de valorisation de ces produits (Di Bianco et al., 2019). En effet, compte tenu du niveau d’engagement des agriculteurs dans les coopératives, celles-ci peuvent en effet jouer un rôle incitatif auprès des agriculteurs dans la diffusion des innovations et elles sont une pièce maîtresse du changement à conduire (Vergote et al., 2019). Différents types de freins ont été identifiés comme l’organisation logistique des coopératives agricoles qui n’est pas toujours adaptée à la gestion de cultures minoritaires (Magrini et al., 2013), sachant que cette organisation est étroitement liée à leur stratégie de commercialisation (M'hand Fares et al., 2012). En effet promouvoir la diversification des cultures, c’est d’abord promouvoir de nouveaux débouchés (Meynard et al., 2013). L’introduction de nouvelles cultures nécessite également des investissements spécifiques : équipements de stockage et de tri (Bedoussac et al., 2013), développement de contrats incitatifs avec les agriculteurs (Cholez et al., 2017), partenariats de R&D et/ou création de filiales pour valoriser ces productions. La question de la valorisation de ces productions est en effet centrale (qu’elle soit ou non associée à un signe distinctif ou label), de même que celle du partage de cette valeur ajoutée entre les différents acteurs et maillons de la filière (Magrini et al., 2014 ; Di Bianco et al., 2019).

En nous intéressant plus particulièrement aux cultures de légumineuses et à leur développement en région Bourgogne-Franche-Comté (BFC), nous proposons de nous interroger sur les leviers susceptibles de favoriser les cultures de diversification. Quels facteurs socioéconomiques favorisent ou, au contraire, freinent leur adoption ? Quels sont les débouchés possibles et valorisations attendues ? Quelles sont les initiatives et innovations mises en œuvre par les acteurs intermédiaires que sont les coopératives mais aussi les négoces ? Quelles différences de stratégies (si elles existent) existe-t-il entre acteurs coopératifs et privés ?
Adébo Jean-Daniel HOUETO. La géographie économique de la bio économie en Champagne-Ardenne (BIOCA).


Danielle GALLIANO, Simon NADEL, Pierre TRIBOULET. La géographie de l’innovation environnementale : les cas des firmes industrielles françaises (Repro-Innov).

L'objectif de cet article est d'analyser les processus spatiaux qui influencent les entreprises industrielles françaises dans leur performance en matière d'innovation environnementale en tenant compte de leur localisation (rural, péri-urbain, urbain). Il est largement admis que l'éco-innovation se caractérise par une "double externalité" (Rennings, 2000). En effet, outre une externalité de connaissance (spillover), l'éco-innovation génère une seconde externalité : son impact positif sur l'environnement. Au-delà des facteurs règlementaires, un ensemble de travaux porte sur l’étude des déterminants de l'adoption de l'éco-innovation (Barbieri et al., 2016, Horbach, 2008, Horbach et al. 2012, Galliano et Nadel, 2015). Ces travaux soulignent le rôle de la technologie, de la demande et de la réglementation sur l'innovation environnementale des entreprises. Néanmoins, rares sont les études qui ont porté sur les processus spatiaux qui influencent l'innovation environnementale (Antonioli et al., 2016 ; Ghisetti et Quatraro, 2013).

Notre approche théorique combine cette littérature sur l'innovation environnementale avec la géographie économique évolutionniste afin d'analyser le rôle des différents types d'externalités spatiales (Frenken et al., 2007 ; Galliano et al., 2015) sur les performances de l'éco-innovation des entreprises industrielles. L'objectif du travail est d'étudier quels types d'externalités - économies de localisation / économies d'urbanisation / variété reliée – sont les plus favorables au développement d’innovations environnementales en tenant compte de la localisation de l’entreprise. Notre but est ainsi d'analyser comment la densité / le degré d'agglomération influencent l'interaction entre l'entreprise et son environnement territorial.
Atelier D7 – Gestion forestière 3
Président(e) : Arnaud SERGENT, INRAE
Marielle BRUNETTE*, Antoine LEBLOIS, Julien JACOB. La gestion du risque de prix après une tempête en forêt (AFFORBALL).

La tempête est une des causes principales des dommages forestiers occasionnés aux forêts européennes, aux forêts françaises et notamment aux forêts de la région Grand-Est. Leur occurrence génère, pour les propriétaires forestiers, des pertes de production (risque de production) et des pertes liées à la fluctuation des prix du bois sur le marché (risque de prix).

Une conséquence importante de l’occurrence d’une tempête est l’accroissement soudain et imprévu de l’offre de bois sur le marché. Après Klaus en janvier 2009, 50% des chablis ont souffert d'une dépréciation due à une baisse des prix sur le marché du bois.
Alors que la couverture potentielle du risque de production est considérée depuis longtemps dans la littérature en économie forestière (assurance, prévention, gestion sylvicole, plan chablis, etc.), la prise en compte du risque de prix et de sa couverture potentielle reste embryonnaire. Pour tenter de faire face à cette chute de prix, une option classique pour les gouvernements est de faciliter le stockage des bois.

Les études récentes sur le stockage ont des résultats ambigus qui dépendent de la méthodologie, et notamment de l’élasticité prix et de la façon dont le stockage permet de réduire les baisses de prix après les tempêtes. Cette politique publique n’a jamais été comparée à d’autres politiques, visant à limiter les effets des tempêtes à moyen terme sur les exploitations forestières, comme par exemple la fixation d’un prix plancher.

Dans ce contexte, nous nous demandons si la subvention publique du stockage est un outil pertinent pour gérer la baisse de prix suite à l’occurrence d’une tempête, et en particulier, nous proposons de comparer le stockage avec un autre outil de politique publique innovant qui pourrait être utilisé, à savoir la fixation d’un prix plancher pour empêcher les prix de tomber trop bas.

Une originalité de notre approche est d’adopter deux points de vue différents, celui du propriétaire forestier et celui du planificateur social. La question de recherche est abordée via un modèle microéconomique théorique qui représente le comportement du propriétaire forestier et du planificateur social. Ce modèle analytique fait ensuite l’objet de simulations numériques. De ce fait, ce travail contribue à améliorer la compréhension des comportements microéconomiques des propriétaires forestiers en présence de risque tempête, et ce afin d’améliorer leur représentation dans les modèles forestiers.

Nathalie KORBOULEWSKY*, Bilger ISABELLE. Le bois énergie en région Centre-Val de Loire : le défi d’un développement de la filière sur des sols sensibles, un outil d'aide à la décision (DEFIFORBOIS).

Les politiques énergétiques et environnementales favorisant l’utilisation du bois en tant que source d’énergie renouvelable ou de matériau de construction se sont traduites, en région Centre, par une augmentation des récoltes de bois d’industrie et bois d’énergie (BI et BE) de 22% entre 2008 et 2012. Face à cette évolution, les exploitants de la région se tournent de plus en plus vers des systèmes d’abattage mécanisés qui offrent de nouvelles possibilités (ex. récolte en arbres entiers). Les forêts de la région Centre, majoritairement privées (85%), recèlent une importante ressource bois potentiellement mobilisable.

La mobilisation de cette biomasse fait appel à des systèmes d’exploitation mécanisée et par arbres entiers susceptibles d’avoir des effets sur la fertilité des sols (Cacot et al., 2006), la quantité de bois mort et la biodiversité (Landmann et al., 2009). Le projet DEFIFORBOIS a montré que la grande majorité des sols de la région sont sensibles à l’exportation accrue de biomasse et que la pratique mécanisée actuelle par arbres entiers n’assure pas une protection des sols et de la biodiversité. Le projet DEFIFORBOIS a permis de mettre en lumière des leviers pour aider les gestionnaires à prendre une décision éclairée sur le type et l’intensité des coupes à opérer pour la production de plaquettes forestières.

Les équipes de recherche (INRAE) avec les partenaires de la filière (FCBA, ONF, le CNPF, Unisylva et Arbocentre) sont en construction d’un outil d’aide à la décision à plusieurs modes. Nous proposons de présenter l’outil et comment les questionnements des acteurs ont pu être traduit dans cet outil. Nous évoquerons en quoi l’outil, en prenant en compte les contraintes environnementales locales, sera un atout pour le développement de la filière bois énergie en région Centre-Val de Loire.

Nous évoquerons également les difficultés de concilier le développement d’une filière de bois énergie dans une région très forestière mais dont les sols sont fragiles et sensibles aux exportations minérales, et dont les acteurs ont des préoccupations diverses.
Arnaud SERGENT. La territorialisation de la politique forestière française. Etude du PNFB et de ses déclinaisons régionales (TREFFOR).

Dans les travaux scientifiques sur l’évolution des politiques forestières se pose de manière récurrente la question des conditions de passage du gouvernement à la gouvernance. Une des composantes importantes du déploiement de la gouvernance forestière est la territorialisation qui est généralement considérée au regard des enjeux de promotion des pratiques participatives et d’efficacité de la mise en œuvre de l’action publique. L’objectif de cette communication est d’analyser, en mobilisant une approche de sociologie politique, le processus de territorialisation de la politique forestière en France à travers trois dimensions : le partage de l’autorité, l’organisation des formes de médiation et la définition du référentiel d’action sectoriel. Nous avons ainsi réalisé dans le cadre du projet TREFFOR un travail de terrain combinant observation participante, enquête par questionnaires et entretiens semi-directifs afin d’étudier les conditions d’élaboration du Programme National Forêt-Bois (PNFB) et de ses déclinaisons régionales (PRFB). Nous montrons tout d’abord que l’augmentation de la marge de manœuvre régionale vient accompagner de manière cohérente le développement des compétences de l’exécutif régional, tout en conservant les fondamentaux d’un cadrage national. De l’autre, à l’image de ce cadrage national, la focale demeure essentiellement forestière en passant à côté de l’opportunité de profiter du PRFB pour concrétiser l’enjeu de réinsertion des enjeux forestiers dans les problématiques de développement économique et d’aménagement du territoire en lien avec les compétences des exécutifs régionaux. Ensuite il semble que certaines régions ont été en mesure de s’appuyer sur une bonne dynamique interprofessionnelle et/ou d’intégrer de manière plus concrète la participation des associations et des usagers. Toutefois, l’exemple Néo-Aquitain met en évidence toute la difficulté à structurer un espace de médiation plus ouvert dans le domaine forêt-bois. Cette situation n’est pas uniquement la conséquence d’une architecture institutionnelle non adaptée mais plutôt la manifestation d’un déséquilibre de rapport de force entre les acteurs. Enfin, le positionnement explicite du PNFB en faveur d’un référentiel forestier productiviste contribue à favoriser, voire à renforcer, la position des acteurs de l’ingénierie forestière privée. En effet on assiste à la réaffirmation forte d’un intérêt national en faveur de la mobilisation du bois qui oriente de manière quasi-unidirectionnelle la logique d’action publique et annihile en grande partie la possibilité de voir émerger des formes alternatives (territorialisées) de développement forestier. Dorénavant le nouvel horizon de réaffirmation d’une légitimité territoriale réside dans le défi de l’adaptation au changement climatique.

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