Article scientifique Jeoffrey Dehez Engager les pratiquants de loisirs dans la gestion des invasions biologiques : une co-production territoriale Vertigo, 2021, Volume 21, numéro 2, https://doi.org/10.4000/vertigo.32355. Engager les pratiquants de loisirs dans la gestion du milieu naturel suppose d’être en capacité d’imaginer des modes de coordination adéquats, jusqu’à présent plutôt conçus par et pour les experts de la profession. Dans cet article, nous proposons de réfléchir à cette question à partir du cas des plantes aquatiques invasives, en étudiant les dispositifs mis en place sur les lacs Aquitains, dans le Sud Ouest de la France. Nous abordons ces dispositifs comme des processus de co-production territoriale, grâce à des outils d’analyse empruntés à l’économie des services. Nous montrons que les expérimentations ayant réussi à impliquer des pratiquants valorisent tout d’abord leurs compétences opérationnelles et relationnelles, et assez peu (voire pas) expertes. Ces formes d’actions collectives sont autant conditionnées par les plantes que par les supports sur lesquels celles-ci se développent. Dans ce contexte, l’implication des pratiquants de loisirs va largement contribuer à façonner la nature des actions mises en place et, par ce fait, conférer une dimension territoriale à la gestion. Ce processus s’accompagne néanmoins d’une tendance à la micro-localisation des tâches, ainsi que d’une certaine spécialisation des responsabilités, finalement assez peu compatibles avec les dynamiques spatiales des plantes, et que seuls les techniciens et les gestionnaires traditionnels de l’espace semblent en mesure de dépasser. Ces premières initiatives n’en conservent pas moins un caractère pionnier, véritable source d’inspiration pour de futures expériences de gestion participative.Mots-clés: invasions biologiques, loisirs de nature, lacs, coordination d’acteurs A retrouver ici: https://journals.openedition.org//vertigo/32355 Téléchargez 1e page |